vendredi 24 juin 2011

Beastly : **

(VF : Sortilège)
2011

L'histoire : La Belle et la Bête. Kyle (Alex Pettyfer) est un lycéen riche, populaire, très beau et particulièrement insupportable qui fait l'erreur de s'attaquer à Kendra (Mary-Kate Olsen), sorcière gothique des temps modernes. Pour se venger, celle-ci le transforme en un "monstre" couvert de tatouages et de cicatrices, obligé de se cacher dans un "château"-maison avec pour seule compagnie une femme de ménage (Lisagay Hamilton) et un professeur aveugle (Neil Patrick Harris). Sa seule chance de retrouver son apparence est de s'entendre déclarer un amour sincère. Peut-être a t-il une chance de susciter un tel amour chez la moins superficielle de ses camarades de classe, Lindy (Vanessa Hudgens)…
Mon avis : Bleh. Pendant toute la durée du film, je n'ai cessé de me dire "c'est dommage, ils auraient pu".
Ils auraient pu transformer le beau Kyle - sur ce point, Alex Pettyfer est parfait, et vous savez que je ne suis pas branchée blondinets ! - en "vrai" monstre, véritablement hideux et repoussant. Au lieu de ça, ils lui ont rasé la tignasse, collé quatre cicatrices et un bubon sur le coin du nez, et dessiné des arbres sur le corps, le faisant par conséquent passer de "très beau" à "assez beau, avec des tatouages". Mais les réalisateurs doivent le savoir, vu qu'ils le font se balader torse nu à peu près à chaque fois que c'est possible sans le faire passer pour un fou exhibitionniste.
De même, pour jouer son "love interest", il aurait été intéressant d'engager une actrice au physique banal, voire ingrat. Faire porter la frange à Vanessa Hudgens ne suffit pas vraiment à démontrer le pouvoir de l'amour au-delà des apparences…
Ils auraient pu tirer parti du talent de Neil Patrick Harris, qui arrive à injecter de la vie à ses répliques malgré leur pauvreté - dommage qu'il n'en ait que trois…
Ils auraient pu essayer, au moins essayer de faire tenir l'histoire debout… Au bout d'un moment, j'ai arrêté de compter les incohérences, les rebondissements débiles ou mal amenés. Et ce qui est dingue, c'est que ces éléments d'intrigue sont quasiment tous - d'après ce que j'ai pu lire ici et là - beaucoup mieux gérés dans le bouquin qui a inspiré le film… et que apparemment, les scénaristes n'ont pas jugé utile de lire...
Ils auraient pu nous faire rêver, moderniser ce conte intemporel de façon maligne, tirer parti de leur budget visiblement conséquent… Mais non. Je suis désolée de l'avouer parce que j'avais vraiment envie d'aimer ce film, mais je n'ai vu qu'une suite de scènes incohérentes dans lesquelles des personnages sans épaisseur annônnent des dialogues idiots sur fond de musique gnan-gnan. Calibré pour les filles de 11-14 ans, que de toute évidence on prend pour de sacrées idiotes. La routine, quoi.
Ma deuxième étoile est destinée à la base scénaristique mal exploitée mais tellement puissante, à Neil Patrick Harris, aux effets spéciaux, et aux cheveux dorés d'Alex Pettyfer.
Lovimètre : bof
Hottie Alert : Alex Pettyfer (c'est bon, je l'ai assez dit, là ?), Neil Patrick Harris

samedi 18 juin 2011

Dreamgirls : ***

(VF : Dreamgirls)
2006

L'histoire : Effie (Jennifer Hudson) est la 'lead singer' plantureuse à la voix puissante et sensuelle ; Lorrell (Anika Noni Rose) est la brindille naïve, à la voix cristalline ; Deena (Beyoncé Knowles) à la voix suave est le charme personnifié. Ensemble, elles forment les Dreamettes, petit girls-band des années 50 qui s'apprête à connaître la gloire, en commençant par chanter derrière le grand Jimmy Early (Eddie Murphy).
Mon avis : Ce film est tiré de la comédie musicale scénique du même nom, elle-même fortement inspirée de l'histoire de Diana Ross et des Supremes. Deena est l'incarnation romancée de Ross, dont le visage enchanteur, le timbre sexy et l'élégance inimitable détrônent Effie/Florence Ballard, au physique plus ordinaire et à la voix 'soul', beaucoup moins moderne.
C'est une grosse prod : c'est 'formulaic', léché, très 'big clean perfect American show'. Et lorsque les personnages crachent en chanson leur frustration, chaque vibrato est réglé au millimètre.
Le plaisir que vous tirerez de ce film dépendra entièrement de si vous "marchez" ou pas. Si vous aimez les performances vocales, les beaux costumes, si vous acceptez de vous sentir tenu par la main au fil d'une suite de rebondissements prévisibles, vous aurez alors le champ libre pour apprécier les indéniables qualités de Dreamgirls : la beauté irréelle de Beyoncé, l'insolence de Jennifer Hudson, la délicatesse d'Anika Noni Rose… et le pathétique de ces oubliés du show-business, laissés sur le bord de la route à la minute où ils cessent de rapporter de l'argent. Si, ici, elle est mise en scène sans trop de complexes vis-à-vis de la réalité, on touche tout de même à l'histoire vraie de la musique noire au XXème siècle : la difficulté de s'insérer dans les charts mainstream, le vol sans scrupules de chansons par des artistes blancs, la drogue, le sexe, le passage au disco qui écrase les "grandes voix soul" tant aimées quelques années plus tôt…
Si vous vomissez les paillettes et le mélo par les oreilles, alors abstenez-vous. Peut-être aimerez-vous davantage le moins 'fluffy' Cadillac Records, qui s'intéresse non pas à l'histoire de la Motown, mais à celle de Chess Records, maison de disques de Chuck Berry, Etta James et Muddy Waters.
Lovimètre : OK
En bonus : comédie musicale, histoire de la musique
Hottie Alert : Beyoncé, Anika Noni Rose, Jennifer Hudson